Le mardi 14 juin 2022, la Sonje Ayiti Organisation (SAO) a signé un protocole d’accord avec le Campus Henry Christophe de Limonade pour la mise en œuvre de la première ‘’École Secondaire d’Application ‘’ de la région. La cérémonie s’est tenue à l’École Communautaire de l’espoir de Cima, à Basse Plaine, première section de Limonade.

En septembre 2022, la première École secondaire de la localité de Cima ouvrira ses portes, suite à un nouveau chapitre ouvert par Sonje Ayiti et Campus Henry Christophe. Les deux institutions ont mutualisé leurs ressources afin de doter la communauté d’une école de proximité et d’application. Une école qui vient combler un vide énorme dans l’éducation dans la région, désormais plus besoin n’est de se rendre au centre-ville de Limonade, voire même au Cap-Haïtien, pour les études secondaires, la donne change enfin.

Pour marquer cette activité singulière, multiples personnalités importantes et cadres éducatifs ont répondu à l’invitation : la présidente et co-fondatrice de Sonje Ayiti, le CASEC de Basse Plaine, le maire adjoint de Limonade, un représentant de la direction départementale Nord Ministère de l’Éducation Nationale, le président du Conseil de gestion de Campus Henry Christophe, le doyen de la faculté des Arts, Sciences et Éducation, et autres cadres de l’université. À cette jolie petite assemblée, s’est joint des élèves de l’École Communautaire de l’Espoir de Cima (ECEC), quelques parents, certains collaborateurs directs de Sonje Ayiti dans leurs divers programmes et quelques autres invités.

Si c’est un petit pas pour le système éducatif dans son ensemble, c’est un pas-de-géant pour la localité, qui pour la première de son histoire, possède les infrastructures nécessaires pour développer une école de proximité et de qualité pour tous. Fondé en septembre 2011, sous des tentes, l’ECEC a célébré ses dix ans d’existence en septembre 2021, elle fut la première école communautaire de la zone. Jusqu’à date, l’école offrait des classes du préscolaire jusqu’à la neuvième année fondamentale. Désormais, l’institution aura des classes de Secondaire I et Secondaire II, d’ailleurs à ce propos les inscriptions sont ouvertes à partir du 15 juin au 21 juillet au local même de ladite structure.

Si l’école compte aujourd’hui 325 élèves qui reçoivent uniformes, cantines et gratuité scolaire les bénéficiaires de Sonje Ayiti ne se comptent plus. En effet, ayant à tête une femme forte, courageuse, passionnée : Marie-Gabrielle AUREL, a développé divers programmes avec un grand impact communautaire. Nous pouvons citer Klere Timoun, Chimen Lavi Miyò, Kore Manman Pou n Klere Timoun, Asosyasyon Vilajwa Epay ak Kredi (AVEK) comme les principales activités de l’organisation, même si cette liste est loin d’être exhaustive de leur implication et réalisation.
Klere Timoun est un projet développé en partenariat avec Entre Les Pages, une structure composée de jeunes aux talents multiples en littérature, arts, peinture, danse, théâtre et artisanat qui se mettent aux services des enfants de leurs communautés. Ils apprennent à développer d’autres compétences en dehors des cours rigoureux de l’école, pour faciliter leur émancipation et leur autonomie. Chanje Lavi Miyò est conçu pour aider les familles à sortir de l’extrême pauvreté sur une période de 22-23 mois, en leur apportant une aide financière, une capacité à réparer leur habitat ou à faire des suivis avec un travailleur social, une infirmière et un coach en business. Quant à Kore Manman Pou n Klere Timoun, c’est un appui aux mamans de 18-35 ans afin de mieux encadrer leurs progénitures. Et les AVEK constituent un réseau de personnes mettant en commun leurs avoirs financier afin d’économiser et d’avoir accès au crédit pour développer leurs propres petites entreprises.

Fondé en 2004, et opérationnel depuis 2006 en Haïti, la SAO est une organisation non-gouvernementale qui œuvre dans l’éducation, le développement économique, le développement sanitaire et durable. Elle s’est implémentée au fil des années dans les communautés reculées des départements du Nord et du Nord-Est, et est présente dans plus de 11 communes différentes et touche plus de 54 localités distinctes. L’ouverture du secondaire à l’École Communautaire de l’Espoir de Cima, ne fait que refléter l’impact et l’importance de l’institution dans ces communautés.
À la question, quelles sont les raisons pour un partenariat de ce genre entre Sonje Ayiti et le Campus Henry Christophe ? Est-il utile et important ? Herissé GUIRAND : président du conseil de gestion du campus a répondu : « D’abord, il faut savoir qu’il est du devoir de l’université de créer ce genre d’institution d’application pour faciliter les étudiants dans leurs stages et les professeurs dans leurs pratiques pédagogiques spécifiques. Ensuite, l’université se doit de s’impliquer dans la communauté qui l’héberge, car le service communautaire est l’une des principales missions de l’université ; et pour finir, l’école de proximité est une nécessité plus que probante à l’heure actuelle, plus besoin n’est de parcourir des dizaines de kilomètres matin et soir pour avoir le droit à une éducation de qualité. »

Pour la présidente de Sonje Ayiti ; Gabrielle AUREL, ce contrat de 5 ans va permettre d’avoir un cadre pédagogique compétent pour former les élèves. L’objectif étant de produire les meilleurs élèves possibles pour le service de la communauté qui a tant besoin d’eux. Une réussite à 100 % aux examens officiels et les admissions après le concours d’entrée à l’université. Il est aujourd’hui possible de faire l’ensemble de ses études classiques et universitaires sans avoir à s’inquiéter de la distance et tous les problèmes qui vont avec. Nous espérons que dans dix ans, nous n’aurons plus besoin d’aller chercher des ressources humaines au Cap-Haïtien ou dans les environs, mais que les fils et filles de Limonade pourront pourvoir à tous les postes dont nous avons besoin avec les compétences et qualifications nécessaires.

Une lueur d’espoir se dresse à l’horizon, nous pouvons croire fermement que le pays ira mieux un jour. Ils ne sont peut-être pas beaucoup mais il existe des hommes et des femmes haïtiens qui travaillent au quotidien pour améliorer la qualité de vie de leurs concitoyens. Ayiti vivra, ses fils et ses filles le feront renaitre tel le phénix plus fort, plus beau.
Alendy ALMONOR