FERS, FLAMMES, FUMĖES ET CADAVRES AU CAP-HAITIEN

Accidents et bilans ; le Cap-Haitien voit à son tour quelque uns de ses enfants mourir.

Enfant regardant au loin, perdu

Un camion-citerne a explosé dans les périphéries du Cap-Haitien, vers Samarie faisant près de 60 morts et 40 personnes hospitalisées en état grave. L’événement est survenu dans la nuit du 13 décembre allant jusqu’au matin du 14 décembre 2021, Cette nuit a porté sa part de sang, de larmes, de fumées et d’horreurs. Les autorités gouvernementales telles que Patrick Almonor, Yvrose Pierre et Ariel Henry se sont rendus sur place pour faire le constat et remettre en confiance la population.

Sapeurs pompiers recouvrant des corps calcinés

Des corps et des décombres anonymes au Cap-Haitien, des enfants, des hommes et des femmes brûlés vifs, c’est la triste nouvelle du jour. Cette nouvelle a réveillé les plus grands dormeurs, les yeux aspergés de surprise et de quelques coups de cuves remplies d’eau. Les roues grouillantes pour un mardi qui paraissait normal comme les autres, les couleurs des uniformes, les embouteillages, les marchandes par-ci et là font leurs besognes. Mais un drôle de bavardage répétait : « Samarie, Samarie, Samarie », cette région périphérique de la ville semblait se retrouver sur toutes les lèvres.

Vue aérienne de la zone impactée par l’explosion

Avant minuit, un camion-citerne dit-on a voulu épargner un tricycle à moteur dont tous les capois connaissent la réputation de mauvais conducteur à cette classe d’hommes. Étalé, les riverains connaissant la crise actuelle et la hausse des prix des produits pétroliers, poussés par l’appât du gain (étant donné que le gallon de gazoline fait quelque peu 500 gourdes minimum dans les rues) et la misère se sont précipités pour remplir divers récipients. Malheur de la nature, le camion-citerne a explosé en pleine figure aux pauvres gens qui forcément ne s’y attendaient pas. Bilan partiel : 60 morts, quelque 44 blessés et un nombre encore indéfini de disparus graves selon les autorités municipales et sanitaires de la ville.

Ce matin, c’est une foule immense qui se rue vers le carrefour Samarie, larmes aux yeux pour ceux qui ont perdu un proche, la douleur au corps, la rage dans l’âme, les voisins souffrent de tous les maux et ont eu la peur de leur vie. Environ plusieurs quartiers Samarie, « Nan Ranblè », « Nan Bannann » sont partiellement touchés avec un grand nombre de maisons complètement rongé par les flammes sur plusieurs heures. Elles dévoilent au petit matin leurs façades carbonées et les pompiers jusqu’au matin tardent à trouver un moyen de se frayer un quelconque passage. Des corps sont sûrement coincés dans les chambres, les galeries et les corridors. Quelques corps cachés sous des draps font déjà imaginer l’horreur d’une nuit sans secours. Les déchets plastiques aidant les flammes ont duré assez de temps pour intoxiquer et détruire au maximum. Le tracé des flammes suivant les ordures dans les canalisations aurait pu faire plus de dégâts, un poteau électrique de bois encore chaud ce matin pend encore sur les têtes des piétons avec un transformateur à demi carbonisé.

La police en support aux pompiers a créé un périmètre de sécurité, Patrick Almonor, maire-adjoint du Cap-Haitien était sur place, consterné, les émotions les dépassant comme la sueur, tout va mal. L’Hôpital Universitaire Justinien déjà marqué par différentes crises, entre carburant et personnel se retrouve en quelques heures surmené, surchargé, les badauds n’ont manqué de faire foule face au portail. Le bilan risque de devenir pire, mais les crises sociales, politiques et économiques continuent malgré tout. Les pompiers ont marqué la nuit d’un pur héroïsme et la police portera pendant quelques jours le fardeau d’une ville assombrie. Nous devons apprendre à faire beaucoup plus attention et à former nos citoyens face aux accidents.

Le chef de la Primature n’a pas tardé à réagir sur Twitter le 14 décembre vers 8 heures du matin et confier sa tristesse face à ce drame : « Trois de journées de deuil seront décrétées sur toute l’étendue du territoire, en la mémoire des victimes de cette tragédie qui endeuille la nation haïtienne, toute entière », il affirme aussi que des hôpitaux de campagne seront déployés dans la ville pour fournir les soins nécessaires aux victimes et ainsi décharger l’Hôpital Universitaire Justinien du surpoids des 44 personnes hospitalisées de 13 décembre au 14 décembre au petit matin. Son dernier tweet, fait vers 11 heures du matin avertit qu’il viendra sous peu personnellement accompagné de médecins et de secouristes au Cap-Haitien, ce sera la première visite officielle du chef de la Primature au Cap-Haitien depuis sa prise de fonction en Juillet 2021.

Alandy BLAISE

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