
Une crise en engendre une autre, du ‘’Peyi Lòk’’ de 2018 aux crises socio-politiques et sécuritaires actuelles pour aboutir à la crise économique sans oublier la très connue crise des hydrocarbures. Les produits pétroliers sont devenues des produits précieux et rares qui génèrent des incidents de plus en plus grave.

Cela fait quelque temps depuis que le gallon jaune est devenu une image particulière de notre pays. Depuis le 6-7 Juillet 2018, après une défaite particulière du Brésil et l’annonce d’une hausse des prix des produits pétroliers, une vague de soulèvements avait terrassé le pays entrainant de nombreux pillages au niveau des grands groupes tels que le Deli Mart et autres centres commerciaux. Les Haïtiens, ce jour-là ont découvert à quel point la question des hydrocarbures était une question nationale. Ce soulèvement du 7 Juillet a entraîné de nombreux autres mouvements de protestations qui ont causé la fermeture du pays dit « Peyi Lòk » et ont été suivi des protestations réclamant la transparence au niveau des fonds du programme Petro Caribe.
La question des hydrocarbures a désormais été jouée fine et subtile au niveau du secteur privé et du gouvernement. Lentement mais sûrement l’habitude des pénuries dans les stations, les attaques sur les camions-citernes sur les routes nationales, les détournements d’énormes quantités de litres de mazout destinés aux centrales de la EDH qui ont jusqu’à ceci provoqué le manque d’électricité et la démission du directeur général Michel Présumé, la hausse des prix du transport public, l’inflation sur les produits de premières nécessités, la montée du dollar vers cent gourdes. Tout est devenu normal ! Ce que le peuple refusait d’avaler d’un coup, il l’a bu à petites gorgées…

De 2018 à 2021, les pénuries d’essence dans les pompes sont devenues monnaie courante. Le prix du transport public ne fait que doubler sur tous les circuits et la BRANA consciente de la chute du pouvoir d’achat des citoyens haïtiens sort une gamme de boissons gazeuse à 25 gourdes. Sous les pompes, c’est la bagarre, la corruption des pompistes qui annoncent à la foule que le puits est vide quand la veille dans les heures sombres de la nuit jusqu’à la matinée, ils ont écoulé les litres à des gens qui leur accordent un meilleur prix. Le lendemain, les pompes sont fermées pour manque d’essence quand juste à côté des gallons, des tanks remplis sur les rues seront destinés à la vente.
De 2018 à 2021 le nombre d’accidents dûs au stockage d’essence dans les maisons privées dans les quartiers populaires, dans les stations d’essence, et même sur les rues ont connu une sérieuse croissance. Le quartier de Nan Bannan, la ville de Gonaïves, Hinche, certains lieux dans les campagnes ont connu des accidents et des incendies. Cette fois encore, c’est une pompe de la rue 9 A du centre-ville du Cap-Haitien qui vit une deuxième fois le drame d’un incendie causé semble-t-il par le contact malheureux d’une bougie de motocyclette et un déversement d’essence, une voiture, un tricycle et environ 180 motocyclettes ont pris feu. Aucune victime humaine n’est à déplorer, mais cela aurait pu être pire.

Les pompiers sont arrivés quelques minutes après et ont fait le geste salvateur qui a épargné une école, un hôtel, les maisons avoisinantes et les magasins longeant le Boulevard. Les pompiers ne tardèrent pas à exprimer au micro d’Alendy Almonor qu’ils ne sont pas rémunérés. Pour mieux dire, il semble qu’aucune autorité, aucune institution ne rémunère les pompiers qui deviennent à la fin des bénévoles malgré eux. Et voilà qu’une nouvelle fois le cercle infernal se referme, tous les capois savent que c’est grâce aux petits services tels que les taxis motos que le Cap-Haitien compte moins de bandits. Quand hier plus de 200 personnes avaient de quoi se nourrir et un moyen de gagner leurs vies, aujourd’hui, c’est dans le désarroi et l’ennui qu’ils regarderont le ciel.
Alandy Blaise
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