‘’Pire crise mondiale’’ de l’humanité depuis 1945 c’est en ces termes que l’actuel secrétaire General de l’ONU : Antonio Guterres, parle du Covid-19, de quoi vous donner froid dans le dos et mille et une raisons de paniquer. En effet le Covid-19 a bouleversé le monde et son fonctionnement depuis plusieurs semaines maintenant, mais voyons donc pourquoi l’une des personnes se trouvant au cœur de la situation en parle ainsi.
Le dernier bilan du COVID-19, en date du jeudi 2 avril 2020, en dit long, ce denier compte plus d’un million de personnes contaminées, pour un nombre total de 51 000 décès, des chiffres en perpétuel augmentation. Par la même occasion il n’y a toujours aucun vaccin officiel reconnu par l’OMS, en mesure de mettre fin à la pandémie, les hôpitaux et médecins du monde entier sont dépassées par l’évènement. Les chercheurs n’ont toujours rien de concret on multiplie les tests pharmaceutiques mais ça nécessite du temps, ce que nous n’avons pas jusqu’ici.

Pour faire face à cela, on se serre les coudes en prenant diverses mesures permettant de limiter la propagation du virus : plus de la moitié de la population mondiale est en confinement, la plupart des ports et aéroports internationaux sont fermés, l’espace Schengen est fermé. Chaque état installe chez eux des mesures de restrictions liées au déplacement et au confinement généralisé. Des couvre-feux stricts instaurés pour la protection des citoyens, fermetures de tous les espaces non essentiels à la survie de la nation : écoles, universités, bar, restaurants, cinémas, églises incluant des sanctions pour les réfractaires. En plus il faut compter une campagne massive autour de la maladie et des différentes mesures de préventions que nous devons observer. Cependant tout cela ne dit rien sur l’état actuel de la situation en Haïti.
Suite à l’annonce des deux premiers cas de COVID-19 sur le territoire national, dans un arrêté présidentiel du 19 mars 2020, le gouvernement a pris des mesures de préventions visant freiner la propagation de la pandémie sur le sol haïtien parmi lesquelles : fermeture des ports et aéroports, les écoles, industries et parcs industriels, couvre-feu, distance sociale, interdiction de tout rassemblement de plus de 10 personnes entre autres. Cependant je reste perplexe quant à la réelle application de ces mesures dans le quotidien de la société haïtienne. Non pire encore à quoi est ce que nous pouvons nous attendre comme réaction comportementale de la population.

Compte tenu de la précarité économique qui ravage le pays, certains de ces mesures restent et demeurent encore des souhaits pour l’état, néanmoins nul ne saurait ignorer l’ensemble des efforts consentis par la population pour renforcer ses habitudes hygiéniques. Je suis de très près les gens ces jours cis, quarantaine oblige, je constate des phénomènes plutôt étranges qui m’inquiètent énormément. J’en viens à me demander est ce qu’il s’agit de désinformations sur le sujet ? Sommes-nous devenus des paranos frisant le ridicule ? Je comprends le souci pour chacun de prendre un maximum de précautions ces jours mais dans certains cas c’est de la pure et simple stupidité.
Figurez-vous que je croise dans la rue une dame A, qui revient de faire ses courses au marché, équipée de gants et masque, elle s’empressa de rentrer dans sa voiture avec ses achats, je vous raconte la scène : d’abord elle a ouvert la portière avec ses gants sales, les salissant du même coup ensuite elle s’installe sur son siège avec les deux mains sur le volant qui eux aussi sont exposés à la contamination après tout cela elle enleva son masque en touchant son visage avec ses même gants qui viennent de faire le tour du marché, les retira sans aucune précaution, en fit une boule et les déposa sur l’airbag, près des jouets de ses enfants qui eux sont assis à l’arrière tout près de ses nouveaux achats. Vous serez d’accord avec moi que ni madame ni aucun de ses enfants ne risque rien, n’est ce pas !
Son cas n’est pas différent de la marchande qui un masque sur le visage, grand seau d’eau à coté, vient tout juste de se laver les mains, en les essuyant sur ses habits, reçois de l’argent entre les mains de ces acheteurs, et échanges des objets de provenance diverses avec une autre et enlève son masque pour faire la bise à une amie qui vient d’arriver. Vu qu’elle s’est lavée les mains, comme recommandée, il n’y pas de quoi s’inquiéter, non ! Ou encore ceux qui portent des masques sur les mentons en étant dans leurs voitures avec les vitres baissées, rejoignant la longue file de l’embouteillage de la lettre L, qui pis est avec le sentiment de faire le bon geste et la certitude d’être en sécurité !

Il est tout aussi vrai que beaucoup pour des raisons diverses fondées ou pas, ne montrent aucun intérêt particulier pour la chose et se contente de continuer à s’occuper tranquillement de leurs affaires. S’il y a ceux qui en font peu d cas en dépit de tout, il existe aussi ceux qui ont simplement arrêté de vivre, cédant à la panique et sont prêt à faire n’importe quoi. Je suis sur que comme moi vous connaissez tous, une personne carrément traumatisée depuis l’annonce des premiers cas de Covid-19 en Haïti. Celle qui n’arrête jamais de nettoyer coins et recoins de leur maison, se lave les mains toutes les 5 minutes, reste scotché à tout (internet, radio, télévision) ce qui peut donner une tierce information sur le virus, vrai ou fausse. Au final, il se retrouve à un certain moment à essayer un énième médicament ou recette contre la maladie. Dans un cas ou dans l’autre la situation est alarmante et nécessite vraiment une prise en charge particulière des plus éclairés d’entre nous, en partageant les bonnes informations et en restant vigilants.
Dans une tentative de bien faire, nous sommes partis dans toutes les directions avec le Covid-19, ne sachant pas exactement quelles attitudes adopter. Je martèle mon esprit à me demander : Est-ce finalement un problème d’éducation, de formation ou d’information ? N’est ce pas là des preuves que nous sommes loin d’être prêts pour subsister à cette pandémie ? Ne va-t-on pas tomber dans une psychose générale ? Que pouvons-nous faire aujourd’hui pour améliorer les choses ?
